Bucchigiri ?!

D'habitude quand une production du studio Mappa sort, ça fait du bruit. Même si cette série n'est pas passée inaperçue, on ne peut pas dire que l'engouement a été le même que pour les autres productions. Pourtant avec un studio au top de son game et avec Utsumi Hiroko, une réalisatrice derrière des séries plutôt populaires (Sk8 the inifinity et Banana Fish), l'anime devrait se vendre tout seul… Mais non, qu'est-ce qui n'a pas convaincu ? Nous avons regardé Bucchigiri ?! et nous tenterons ici de vous le recommander.

Arajin rejoint un nouveau bahut. Non seulement, il découvre que son ami d'enfance qu'il fuit comme la peste, Matakara, est là, mais aussi que le lycée est un nid à loubards où deux gangs s'y affrontent pour… -quoi pas ! Mais Arajin, tout ça, il s'en tamponne, par contre, ce qu'il aimerait tamponner, c'est des meufs. Il jette son dévolu sur sa jolie camarde de classe, qui elle le jette dans un piège. Alors que des voyous le pourchassent, il rentre dans un temple et fusionne avec Senya, un ignée qui le rend méga fort à la bagarre. Que recherche vraiment Senya ? Arajin se dépucellera-t-il ? Renouera-t-il le lien avec Matakara ?

Les blagues des mille et une nuit

Bucchigiri ?! est une comédie d'action avec une pointe de romance. Nous écartons pour l'instant la baston, pour nous concentrer sur son humour et son idylle qui est aussi une blague en soi. Dès les premières minutes de la série, le ton est donné : Arajin ne veut qu'une chose, c'est se faire dépuceler. Non, c'est pas une blague… Enfin, si ! … Enfin, vous avez compris ! Ce n'est que le début, mais toute la série met un point d'honneur à ne pas se prendre au sérieux. Tous les personnages vivent dans leur petite bulle de gangs et de violence et Arajin refuse à tout prix de s'impliquer. Les quiproquos et autres comiques de situation qui en résultent sont rigolos, mais ce qui l'est davantage, c'est de voir notre pauvre Arajin fuir son rôle de protagoniste. Même son objectif est décalé par rapport à l'univers : il veut serrer des meufs, mais l'ambiance de l'anime tire vers l'homoérotisme. Comme nous l'avons précisé plus tôt : la romance entre Arajin et la fille est traitée comme un running gag. À Chaque épisode, il veut passer du temps avec elle et elle, elle a un brother complex. D'ailleurs les runings gags, Bucchigiri ?! adore ça et tout particulièrement celui du professeur qui hésite à entrer dans un bar à hôtesses. Il est dans CHACUN des épisodes. Vous trouvez ça lourd ? Mais toutes les blagues sont malheureusement comme ça. S'ils arrachent des sourires au début, le manque d'évolution de l'humour va en saouler plus d'un.

De la bagarre musclée et des rues colorées

Si la comédie de Bucchigiri ?! n'est pas à la hauteur, qu'en est-il de son action ? Là, en revanche, c'est sans équivoque : la bagarre est qualitative. Non seulement, elle est bien animée (on reconnaît bien la pâte du studio), mais elle est aussi bien chorégraphiée. Les personnages ont tous leur propre style de combat et la mise en scène montre la fureur des coups. La baston est d'autant plus appréciable qu'il y en a une dans chaque épisode, mais dommage que certaines soient quand même éclipsées. C'est au final, tout le visuel de la série qui est une belle réussite. La ville de l'intrigue est visuellement marquante avec son savant mélange de Japon et d'influences d'Arabie. Les personnages ne sont pas en reste. Ils sont plutôt beaux mecs et sont habillés de manière très stylisée, ce qui permet de les identifier facilement et de les apprécier un minimum (heureusement qu'il y a le physique, parce que si l'on comptait sur leur personnalité…). Et puis, il y a Senya, un ignée musclé et le muscle, on aime ça ! La direction artistique toute colorée rend l'anime très agréable à regarder et c'est certainement là, son point fort. Mais aurions-nous pu nous attendre à moins de la part de ce studio qui s'est fait sa renommée sur son animation et son graphisme ?

L'histoire du puceau et du génie

Le récit ne raconte pas grand-chose. Ce qui n'est pas nécessairement un mauvais point. En revanche, il le devient dans la mesure, où l'on se rend compte que l'anime n'a pas assez de matière. Certes, le choix de distancer Arajin de l'intrigue est drôle, mais il impacte lourdement la narration. Le protagoniste est bien loin des guéguerres de gangs, mais le spectateur aussi par conséquent. Heureusement que Matakara et Senya sont là pour faire un minimum le lien. Malgré tout, on sent qu'il n'y a pas grand-chose de consistant. Beaucoup d'éléments d'exposition ne sont pas introduits et on ne voit pas d'emblée vers quoi se dirige la narration. On se retrouve bêtement à attendre l'arrivée du drame annoncé (merci l'opening de divulgâcher). Les personnages n'aident pas non plus à l'immersion dans le récit. Les secondaires n'ont pas de développement et ne parlons pas de leurs caractères. Arajin n'est guère mieux : obnubilé par les filles, il délaisse tout le reste, ce qui le rend détestable. Difficile de voir en lui autre chose qu'un forceur et son comportement de lâche n'arrange rien. Une fois de plus, Matakara et Senya viennent à la rescousse pour relever le capital sympathie. Mais ce qui est important, c'est le développement du protagoniste, non ? Ne soyez pas trop pressés… Ni pour ça, ni pour tout le reste ! Il faudra attendre les derniers épisodes pour avoir des réponses aux différentes intrigues et pour voir un peu d'évolution. Malgré tout, n'ayez pas trop d'attentes : le scénario ne cherche jamais à surprendre.

Bucchigiri ?! aguiche avec son visuel splendide, mais on peut malheureusement dire qu'il n'a que ça pour lui. Est-ce que c'est suffisant ? Un peu, l'anime est loin d'être une catastrophe et s'avère être bon un divertissement, mais n'en attendez à rien d'autre de sa part.