Nous avons convenu de ne traiter que des animés sortis avant une certaine année limite (que nous faisons reculer de temps en temps). Cela dans une volonté de ne pas surfer sur l’actualité. Cependant, la communauté de fans d’animes le prouve à chaque fois : la popularité d’une série ne peut durer qu’une poignée de mois… Et c’est justement le cas de l’anime de la semaine. Nous avons regardé Ranking of Kings et nous vous le recommandons.
Boji est le fils de Bosse le géant et l’un des plus puissants souverains de ce monde. S’il doit logiquement prendre sa suite, le peuple et ses proches doutent qu’il soit à la hauteur (haha), contrairement à son demi-frère. Naïf, minuscule, sourd et muet, Boji n’a rien d’un roi. La mort de son père et sa rencontre avec le jeune assassin Ombre vont le propulser dans une aventure durant laquelle il va devoir se montrer digne du trône.
Un conte initiatique… Et ?
Et c’est quoi le rapport avec le titre ? Il n’y en a pas tellement. Le fameux « classement des rois » (on n’a même pas eu besoin de google translate d’abord !) n’est qu’une intrigue tertiaire. La principale est bien la suivante : alors que son royaume est au bord de l’effondrement suite au décès de son père et aux complots qui se fomentent au sein du château, Boji doit acquérir la force nécessaire pour se montrer digne d’être un roi. Un récit initiatique classique dont le cadre spatiotemporel et la structure rappellent volontairement ceux des contes. Nous avons un protagoniste ingénu partant de zéro pour devenir un héros, un ressort bien connu du genre. Mais le personnage aura tout de même la particularité d’être sourd et muet, chose suffisamment rare dans l'animation pour être notée. Grâce au soutien d’Ombre, son fidèle allié, il part découvrir le monde et trouver un maître pour le former. Rien de nouveau sous le soleil donc. Nous avons en substance un héros en construction dont l’optimisme devra triompher de la rudesse de la réalité. Cependant, l’histoire est à l’image de son héros, d’apparence simple, elle se révèle avant tout très efficace. Même si le récit n’hésite pas à multiplier les points de vue, on hésitera malgré tout à concéder l’existence de réelle complexité. Et au fond, est-ce que la série a besoin de plus ? Non ! L’histoire se laisse découvrir et même si ça manque parfois de rebondissements étourdissants, la tension et l’épique sont bien au rendez-vous !
Des personnages archétypaux… Et ?
C’est peut-être là, la plus grande surprise de l’anime ! Les personnages sont tous attachants et pourtant, ce n’était pas gagné. Au bout du premier épisode, on aura repéré les différents archétypes présents dans les contes : la belle-mère farouche, le demi-frère condescendant, le maître bienveillant, l’homme aux serpents perfide et évidement, le héros candide. Boji est impossible à ignorer ! Sa petite bouille angélique, sa persévérance et sa gentillesse font de lui le soleil de la série. Son amitié avec Ombre est touchante, car même en étant à ses antipodes avec son pessimisme et ses moqueries, Ombre reste très fidèle à Boji et s’améliore à son contact. En revanche, on peut tout de même noter que le contraste entre les deux n’est pas subtil pour deux sous… Et si tout le monde est ébloui par le petit prince, les personnages secondaires, moins rayonnants certes, se révèlent plus dignes d’intérêt encore et le scénario ne se trompe en leur accordant leur propre intrigue secondaire. Et malheureusement à ce propos, soit on vous dit tout, soit on ne vous dit rien et on a choisi la seconde option. Il serait dommage de vous divulgâcher la suite, même si les changements apparaissent dès le deuxième épisode. On peut juste vous encourager à dépasser le début, mais bon, ça ne sera pas le plus dure…
En fait c’est simple… Et ?
À bien des égards, la série est simple. Nous avons déjà mentionné le récit, mais il en va de même pour le charadesign (qui part ailleurs fait très occidental, on trouve) … Cela n’empêche pas à l’anime d’être beau et de proposer des décors magnifiques et des combats épiques bien animés. Les personnages, eux aussi, viennent apporter une certaine nuance au récit, sans nécessairement rendre les choses compliquées. Ce qui est super d'ailleurs ! Parce qu’au final, ce que Ranking of Kings veut avant tout : c’est vous faire du bien. On pourrait lui reprocher d’ailleurs d’être un peu gnongon sur les bords, mais il n’empêche qu’il y a une belle sensation feel good parcourant les épisodes. On se sent bien et on s'attache à Boji qui est trop mignon et trop courageux pour qu'on lui souhaite du mal (même nous, on l'aime alors que c'est un gamin et les gamins, c'est nul). Pourtant avec ses semi-intrigues-politiques, ses drames, ses combats contre de gros monstres et ses méchants pas très gentils, on ne s’attend pas à ce genre de constat, mais voilà, Ranking of Kings parvient quand même à étonner tout en restant humble et ça, c’est très fort !
On comprend que l’anime ait eu un engouement au moment de sa diffusion, parce qu’il vaut vraiment le coup d’œil ! Maintenant on se pose plutôt la question de pourquoi il a disparu des esprits aussi vite. Est-ce à cause de la société de consommation (toujours elle) ? De sa fin pas incroyable (parce qu’avouons-le, ce n’est pas parfait non plus) ? Qu’importe au final, Ranking of Kings reste un très bon anime qui a un côté intemporel. Que vous le découvriez maintenant ou dans dix ans, ça sera pareil !
Pour un visionnage optimal :
On vous dirait bien de vous coudre la bouche et vous percer les tympans pour être en phase avec le protagoniste, mais même pour nous, ça nous parait abusé… |
Si nous vous avons convaincu et même si ce n'est pas le cas : revenez nous voir. Bien ou mal, vos réactions sont les bienvenues.
J’ai adore cette histoire