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Soul Hunter




Parfois, il n’y a rien à faire. Il existe des œuvres vers lesquelles nous revenons à chaque fois. C’est presque devenu un rituel pour se rappeler le spectateur que nous avons été un jour (avant d’avoir pris trente kilos de muscles). Et parfois, on découvre que notre madeleine tant chérie se tape une sale réputation sur le net. C’est donc dans une tentative désespérée de réhabiliter Soul Hunter que nous l’avons regardé à nouveau et que nous vous le recommandons.


Rien ne va plus dans l’empire du milieu depuis que le roi s’est fait envoûter par, Daji, une démone séduisante et machiavélique. Désormais les démons font la loi et la désolation frappe le peuple. Les immortels de la montagne de Kunlun décident de faire descendre sur terre le druide Taikun afin qu’il scelle ces dits- démons. Sauf qu’il comprend très vite que la tâche risque d'être plus compliquée et qu’il doit s'entourer s’il veut la réussir.



Toutes les qualités d’un shônen classique


Soul Hunter coche toutes les cases d’un shônen digne de ce nom. À commencer par la case castagnes, l’anime propose en prime un système simple d’armes divines, ce qui donne l’occasion à nos gentils de démontrer toutes leurs qualités de tacticien. Quant aux personnages charismatiques, ils sont bien présents et ils sont musclés. Même s’il est parfois difficile de les prendre au sérieux avec leur accoutrement… En ce qui concerne Taikun, il fait partie de la longue liste de héros qui cachent bien leur jeu. Souvent indolent et fainéant, il est en vérité un fin stratège bien plus concerné par le sort des autres. En bref, voilà un protagoniste qui n'est pas déplaisant à suivre. Comme dans toute œuvre du genre, on retrouve un bon équilibre des registres épique, dramatique et comique qui arrive toujours à rendre une histoire captivante… sans la rendre innovante pour autant. Un petit plus réside toutefois dans sa narration puisque Soul Hunter est un récit choral. On suit en même temps la capture du roi de l’Ouest, les machinations de la démone et les aventures de deux généraux, mais c'est avant tout de la formation du groupe du héros qu'il est question. Une trame classique, éminemment shônenesque, mais néanmoins efficace. Si parfois le déroulement des différentes histoires parait un poil confus, on finit par s’y habituer et on s’impatiente de voir les destins de tous ces personnages s’entremêler.


Un peu de mythologie, un peu de SF et beaucoup d’esthétisme 90 !


Vous vous dites certainement que ça doit donner un mélange sacrément bizarre. Vous avez raison ! Visuellement, la série s’apparente à un fourre-tout excentrique et c’est toujours un exercice intéressant que de décrire certains personnages. « Alors… Il y en a un… C’est un clown. Il se bat avec un fouet en forme de cornet de glace et il se déplace sur un chat volant qui parle…». Si vous n’êtes pas accoutumés aux character designs des années 90, autant vous dire que ça va vous faire drôle. Tous les personnages ont des gants énormes, des habits à larges épaulettes et des chaussures pointure 50 minimum. Chaque spectateur est juge et de notre côté, nous aimons le kitsch. Mais c’est l’univers en lui-même qui est surtout intéressant. Adaptation d’une adaptation de l’Investiture des dieux oblige, la dimension mythologique est présente autant dans les personnages que dans les décors. Les montagnes sont volantes, les palais orientaux sont immenses et l'atmosphère y est mystique, ce qui contribue fortement aux charmes de la série. Et ce n’est pas tout, il y a aussi des méchas ! Très certainement, parce que ça manquait encore d’extravagance tout ça. On peut également s'amuser à dénicher les éléments anachroniques (voiture, singe mécanique), mais franchement, on est plus à ça près… Baroque, étonnant, original ou « trop chelou », avec une fusion des genres pas toujours très heureuse, Soul Hunter a tout de même pour lui des visuels marquants.


Est-ce si mal que ce ne soit pas fidèle au manga ?


Nous avons comme politique de ne pas nous attarder sur la question de l’adaptation, mais ici, c’est nous qui avons les gros muscles : c’est nous qui décidons ! Nous voyons trop régulièrement l’argument implacable du « ça ne vaut rien, ça ne suit pas le manga ». Est-ce aussi simple que ça ? Pour nous, non. Qu’est-ce qui fait une bonne adaptation ? Nous ne nous posons tout simplement pas la question, car nous acceptons qu’il s’agisse d’une œuvre différente. En suivant cette logique, il est donc primordial qu’un anime se suffise à lui-même. Et pour revenir au cas de Soul Hunter, l’anime se tient très bien. L’histoire racontée est sympathique et ne souffre pas d’énormes incohérences. Les personnages sont un minimum développés et l’univers est franchement cool. Même si l’on peut déplorer une fin improvisée, une animation pas toujours au top (excusée en partie par son ancienneté) et d’autres maladresses, on ne peut pas dire que c’est du grand n’importe quoi non plus. Nous comprenons que les lecteurs du manga soient déçus, mais c’est dommage de ne pas vouloir regarder l’anime pour ce qu’il est. Et c’est surtout dommage de lui faire de la mauvaise presse sur ce seul et unique argument.



Vous l’aurez compris le plus important est de faire son propre avis et de s’efforcer à voir les animes comme des œuvres à part de leur manga/jeu/roman d’origine. Sinon, vous risquez de passer à côté de séries qui pourraient vous plaire malgré tout. Et pour mettre un peu de vin dans notre eau : nous concédons qu’il existe des animes qui se sont éloignés de leur matériau de base et qui sont mauvais (mais pour d’autres raisons que la fidélité).



Pour un visionnage optimal :

Le saviez-vous ? Beaucoup se sont plains du manque de fidélité de cette série, ce qui a permis à un remake nommé Haikyuu Hoshin Engi de sortir en 2018. Nous vous conseillons donc de regarder les deux en simultanée. Parce qu’on n’a jamais assez d’esthétisme 90 !

Si nous vous avons convaincu et même si ce n'est pas le cas : revenez nous voir. Bien ou mal, vos réactions sont les bienvenues. Ah et nous ne ferons pas de recommandation sur la série de 2018. Nous pouvons trouver du plaisir dans la souffrance… Mais pas là.





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